De la prison à l’Evangile

Publié le par Florymawit

De la prison à l’Evangile.

 

Témoignage de Jean Luc Orcel.

Une enfance difficile
Né de père inconnu, j’ai été séparé de ma mère à 5 ans, ce qui fut un lourd traumatisme et a amené par la suite une forte tendance à l’angoisse. J’ai été pris en charge par mon oncle et ma tante. Hélas! mon oncle est décédé prématurément. J’ai grandi dans une cité HLM, et très vite j’ai été en échec scolaire. A 12 ans, j’ai fumé ma première cigarette, à 13 ans commencé à chaparder dans les magasins. Ensuite, j’ai volé un cyclomoteur et ai subi une première arrestation. A 14 ans, je cesse de fréquenter l’école. A 15 ans, je vole une voiture et me retrouve en garde à vue et devant le juge des enfants. A partir de ce moment commence une escalade vers une délinquance de plus en plus grave: consommation de cannabis, larcins en tous genres, vol d’un sac à main dans un centre social, tentative d’escroquerie à la carte bleue. Ces méfaits sont ponctués par les arrestations, gardes à vue, présentations au juge, etc.… A 17 ans je fais mon premier séjour en prison pour mineurs à Marseille.

Habitué des prisons
La descente sur la pente s’accélère: cambriolages, braquage, course-poursuite, association de malfaiteurs, vente de drogues douces en diverses villes, Arles, Avignon, Marseille, Nîmes, Palavas. Mon casier judiciaire est très fourni, je suis connu comme le loup blanc dans les services de police d’Arles, et surveillé de très près. Je suis las.

Légionnaire et déserteur
A 22 ans, je décide d’en finir une bonne fois, et m’engage dans la Légion étrangère. Mais pour cela je suis obligé de me créer une fausse identité. Je réussis toutes les épreuves de sélection, j’obtiens le fameux képi blanc et paraphe un contrat de 5 ans.
Je ne persévérerai guère dans cet engagement. Je déserte, mais peu après suis rattrapé par une ancienne affaire de cambriolage où je suis victime d’une fausse dénonciation. La police croit que je mens, et la police militaire qui me recherche découvre l’usurpation d’identité. Je dois ramper torse nu autour d’un drapeau portant la devise de la Légion. Le choix m’est laissé soit de continuer dans la Légion pour remplir mon contrat, soit de retourner dans mes foyers.

Retour à l’ancienne vie
Je choisis le retour à la vie civile. Mal dans ma peau, je reprends mes activités nocturnes. A 25 ans, je veux me diriger vers une vie pacifique, tout en consommant de plus en plus de cannabis. L’angoisse m’envahit et je trouve la force de mettre un terme à cette addiction. Je reprends les cambriolages, mais en les préparant très soigneusement pour ne pas me faire prendre. Je me sens pourtant de plus en plus mal et, en 1989, je fais la connaissance d’une femme qui m’attire. Un dernier «coup» manque de très mal tourner: je décide de raccrocher.

Au travail
Je trouve des emplois. N’ayant aucun diplôme, je touche à tout: peintre façadier, monteur en raffinerie, préparateur de commandes, conducteur d’engins, ouvrier de conditionnement, maçon, as du marteau-piqueur, manutentionnaire, videur de boîtes, et même agent de sécurité! Parallèlement, j’épouse celle que j’aimais et nous fondons une famille. Après un emploi dans une société de surveillance, j’obtiens un CDI dans une usine de stockage de boissons, mais mon ancienne nature reprend le dessus: quand l’usine est vide, je charge des boissons le coffre de ma voiture. Malgré le CDI et le salaire mensuel, je finirai par abandonner ce travail. J’en trouve un autre, comme gardien de cimetière. Nous sommes en décembre 1998, j’ai 33 ans.

Ma rencontre avec Dieu
Intérimaire, je m’accroche à ce poste qui se prolonge, soutenu par l’aide compréhensive de mon chef de service. Un jour, l’ancien gardien, un homme d’un certain âge, vient arroser les tombes. Je remarque sur sa voiture un autocollant dessinant un poisson et je lui pose quelques questions. Puis l’été 99 arrive, j’ai été nommé stagiaire et nous partons en famille camper au Grau-du-Roi. Or, voici qu’à peine arrivé, je suis pris par une terrible crise d’angoisse où je revis mes terreurs d’enfant. Je finis par me réfugier dans les douches du camping, et là je crie vers Dieu: «Seigneur, j’ai besoin de Toi, aide-moi, viens à mon secours, je veux marcher avec Toi, change ma vie!». Le calme se fait en moi, mais pas totalement, les angoisses sont toujours là. De retour de vacances, je revois l’ancien gardien et je lui parle de ma souffrance. Il en parle au pasteur de l’église qu’il fréquente, et rapidement le pasteur vient me voir au cimetière, puis chez moi. Il me remet une Bible et une cassette vidéo retraçant la vie de Jésus Christ, et fait une prière. J’assiste à quelques cultes dans son église, puis suis entraîné par mon ami vers une assemblée pentecôtiste. Je me plais dans cette église chaleureuse où je rencontre deux habitants de ma cité (l’un d’eux me connaissait de réputation, et fut stupéfait de me voir là).

Une vision
Voici que mon ami et confident décède subitement d’un arrêt cardiaque. Rempli de tristesse, un samedi après-midi juste après ce décès, je m’étais retiré dans la chambre de ma fille Inès. Les yeux fermés, j’étais plongé dans mes pensées. Tout à coup, j’aperçus à un mètre de moi, au pied du lit, un être vêtu de blanc. Immobile, il me pointait du doigt. Je ne voyais pas son visage. Pris de panique, j’ai voulu appeler, mais aucun son ne sortait de ma bouche. J’étais comme paralysé. Cette vision fut brève, cet être disparut, pourtant j’en garde encore le souvenir. Qui était-il? Un ange de lumière? Jésus Lui-même? Si c’était Jésus, pour quelle raison apparaissait-Il à quelqu’un qui avait un tel passé? D’autres ne le méritaient-ils pas plus que moi ? Peut-être Dieu voulait-Il me rassurer dans ma jeune foi éprouvée par la mort de mon ami. Je comprends à présent que notre rencontre ne fut pas fortuite, et que mon ami avait une mission à remplir auprès de moi avant de quitter cette terre.

Aujourd’hui
11 ans se sont écoulés et je suis touours dans la même église. D’autres expériences spirituelles ont suivi, je suis devenu conducteur de louange et responsable du culte. Une de ces expériences mérite d’être signalée. En 2001, j’ai été titularisé dans la fonction publique. Garde municipal en Arles, j’ai fait, en juin 2001, mes débuts en tenue, non sans inquiétude. Mon travail pourtant me plaisait. Mais voici que tout se corse quand mon chef de service me demande certains papiers afin de me faire obtenir mon assermentation auprès du Procureur de la République comme représentant et dépositaire de l’ordre public! J’en ai aussitôt parlé à l’église. L’homme de Dieu répond que ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu… Cette parole va s’accomplir à la lettre! Nous étions trois à demander notre assermentation. Les deux autres personnes n’avaient jamais eu maille à partir avec la police et la justice. L’un et l’autre ont été convoqués, et ont fait l’objet d’une enquête. Moi seul n’étais pas convoqué. Je faisais prier l’église, mais m’interrogeais néanmoins: que signifiait cet oubli? Allais-je être muté? Il n’en fut rien. Je trouvai, quelque temps plus tard, une lettre dans ma boîte aux lettres: j’étais convoqué au tribunal d’instance pour…prêter serment! Chez le procureur, comme au poste de police, mon passé était effacé, Dieu avait écouté les prières.
Si je regarde en arrière, je vois que tout cela est miraculeux. Tant de mes anciens compagnons ont continué leur course folle vers le néant et la mort! Mais moi, Dieu a permis que je sois épargné. A tous ceux qui ressentent un vide, ou sont engagés dans une voie sans issue, je dis: «Ce que Dieu a fait pour moi, il le fera aussi pour vous. Il n’y a qu’une condition, qui est simple: accepter qu’Il prenne la première place dans notre vie. Si nous l’appelons au secours et ouvrons notre cœur, Il viendra nous aider, nous sortira du trou dans lequel nous sommes tombés.» Jésus vous invite par ces paroles: « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi» (Apocalypse 3,20). – «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos» (Matthieu 11,28).

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Jean-Luc Orcel – Arles

Publié dans TEMOIGNAGE

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