COMMENT ON TROUVE LA PAIX AVEC DIEU

Publié le par Florymawit

COMMENT ON TROUVE LA PAIX AVEC DIEU

Comment puis-je trouver la paix avec Dieu ? Il a «fait la paix par le sang de sa croix» (Col. 1:20). Je ne nie pas cela ; je le crois ; mais je n’ai pas la paix ; et comment puis-je, moi, avoir cette paix ?

«Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu» (Rom. 5:1). Oui, je sais qu’il est ainsi écrit ; mais je n’ai pas la paix : cela, je le sais. Je voudrais avoir la paix ; et quelquefois je pense que je ne crois pas du tout. Je vois que vous, vous êtes heureux ; mais comment ce bonheur de l’âme s’acquiert-il ?

 — Vous ne pensez donc pas que ce soit de la présomption que d’être en paix avec Dieu, dans la certitude de sa faveur et ainsi dans l’assurance de mon propre salut ?

 — En moi, cette pensée serait de la présomption ; mais je la vois dans l’Écriture : ainsi, il faut qu’elle soit juste. Puis, je rencontre çà et là des personnes qui jouissent de la faveur de Dieu, et chez lesquelles on voit que cette jouissance est quelque chose de réel. Mais ce bonheur, je ne sais pas comment le trouver. Quand j’y pense, la détresse s’empare de moi, quoique je sois soutenu de jour en jour comme d’autres chrétiens ; mais toutes les fois que cette question de la paix avec Dieu dans sa faveur est soulevée, je sais que je n’ai pas la paix, ni l’assurance que la faveur de Dieu repose sur moi, comme je vois que vous et d’autres en jouissez. C’est là une chose sérieuse, parce que si, «étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu», comme vous dites et comme l’Écriture le dit, je sais que je n’ai pas la paix avec Dieu. Comment donc puis-je être justifié ?

— Vous n’avez pas la vraie connaissance de la justification par la foi. Je ne dis pas que vous ne soyez pas justifié devant Dieu, mais votre conscience n’est pas en possession de la justification. Les réformateurs allaient plus loin que moi ; tous, ils ont soutenu que si un homme n’avait pas l’assurance de son propre salut, il n’était pas justifié du tout. Or, quiconque croit au Fils de Dieu est, aux yeux de Dieu, «justifié» de toutes choses (Actes 13:39). Mais jusqu’à ce qu’une personne qui croit comprendre cela, étant enseignée de Dieu, — jusqu’à ce qu’elle comprenne la valeur de l’oeuvre de Christ, elle n’a pas dans sa propre âme la conscience d’être justifiée, et si elle est sincère, comme vous l’êtes, elle n’a pas la paix ; elle n’aura jamais non plus de paix stable et fermement établie jusqu’à ce qu’elle sache, non seulement que Christ mourut pour elle, mais aussi qu’elle est en Christ.Réussir à se maintenir seulement, jour après jour, sans déchoir complètement, comme vous faites, est quelque chose de faux et de creux qui faillira une fois ou l’autre et qui devient souvent une cause d’angoisse au lit de mort. Le caractère de l’activité chrétienne est ainsi complètement faussé : on en fait un travail, une sorte de moyen pour arriver au bonheur, au lieu qu’elle soit une oeuvre accomplie dans la puissance de l’Esprit, par une âme qui est en paix avec Dieu. Si une personne est réellement sérieuse, marchant avec Dieu, elle ne peut avoir un vrai repos d’esprit avant de posséder la paix avec Dieu, et plus les exercices par lesquels elle passe sont profonds, mieux cela vaut. Mais Dieu a «fait la paix par le sang de sa croix» (Col. 1:20). Tous ces exercices ne font qu’amener les mauvaises herbes à la surface, comme quand on laboure un champ et qu’on le herse ; ils sont utiles dans ce sens et nécessaires ; mais ils ne sont pas la moisson que produit la foi en l’oeuvre accomplie de Christ. L’oeuvre de Christ est achevée : «Il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice» (Héb. 9:26) ; il a «achevé l’oeuvre» que le Père lui avait donnée à faire (Jean 17:4). Cette oeuvre qui ôte notre péché est complète et acceptée de Dieu. Si vous venez à Dieu par Lui, et si vos péchés ne sont pas tous complètement et pour toujours ôtés, par l’oeuvre qu’il a accomplie, ils ne pourront jamais l’être, car Christ ne peut pas mourir une seconde fois ; et tous vos péchés sont ôtés par le «seul sacrifice» ; autrement, comme dit l’apôtre, au chapitre 9 de l’épître aux Hébreux : «il aurait fallu qu’il souffrît plusieurs fois».

 — Je comprends mieux maintenant ; je vois que l’oeuvre qui ôte notre péché, est une oeuvre parfaite et achevée, accomplie une fois pour toutes.

 —De quoi avez-vous donc encore besoin pour avoir la paix avec Dieu ?

 — C’est ce que je voudrais comprendre clairement.

 — Eh bien, voyons. Mais avant de parler de votre état et de vos difficultés, il importe que nous ayons l’oeuvre elle-même clairement devant les yeux de nos entendements. Qui a fait cette oeuvre ?

 — Christ, cela va sans dire.

 — Quelle part avez-vous prise à son achèvement ?

 — Aucune.

 — Aucune, assurément, à moins que ce ne soit par vos péchés. Et à quel état de votre âme l’oeuvre s’applique-t-elle ? — à un état de piété, ou à un état d’impiété ?

 — Ne faut-il donc pas que je sois saint ?

 — Assurément, car sans la sainteté «nul ne verra le Seigneur» (Héb. 12:14). Mais, voyez avec quelle promptitude, et avec quel instinct de propre justice, vous portez vos regards de l’oeuvre de Christ sur votre propre sainteté — sur ce que vous êtes ! Toutefois, le désir de sainteté que vous avez, est le désir du nouvel homme. Si vous étiez indifférent à cet égard, ce serait un devoir pour moi de chercher à réveiller votre conscience, — non pas de vous parler de paix, mais plutôt, peut-être, de détruire votre faussepaix. Mais ici, nous recherchons comment une âme troubléepeut trouver la paix.

 — Vous avez raison. Je suis d’une indifférence désolante, quelquefois ; et c’est là une chose qui me trouble ; mais je n’ai pas la paix, et je donnerais tout pour l’avoir.

 — Je ne doute pas que cette indifférence ne retarde en un sens, pour vous, le moment où vous jouirez de la paix, mais nous avons à apprendre humblement ce que nous sommes. Que d’âmes poursuivent avec ardeur le misérable gain de quelques pièces d’or ! Mais je répète ma question : cette oeuvre de Christ s’applique-t-elle simplement à votre impiété, ou à votre piété, ou à un état amélioré, tout au moins ?

 — Elle s’applique simplement, et je n’en doute pas, à mon état d’impiété.

 — Assurément. Donc elle ne s’applique pas à votre sainteté, si vous en possédiez, ni à un état amélioré. Cependant, qu’attendez-vous pour avoir la paix ? N’est-ce pas d’avoir un meilleur état d’âme ?

 — Mais oui.

 — Alors vous êtes sur la mauvaise voie, car ce par quoi Christ a «fait la paix» (Col. 1:20) s’applique à votre état d’impiété. Le désir que vous avez est juste, mais vous mettez la charrue devant les boeufs : vous cherchez la sainteté pour avoir Christ, au lieu de chercher à avoir Christ pour avoir la sainteté.

— Mais j’espère en son secours pour arriver à la sainteté.

 — Je le crois, mais vous comptez sur son secours,non sur son oeuvre,ou sur son sang qu’il a répandu pour faire la paix. Nous avons besoin de justice,non de secours.Le secours de Christ nous est indispensable à chaque instant, quand nous sommes justifiés ; Christ est l’auteur de toute bonne pensée en nous, avant que nous soyons justifiés ; — mais cela n’est pas la paix, ni l’effusion du sang de Christ, ni la justice. Toutefois cette recherche de la sainteté n’est pas sans fruit, malgré tout, parce qu’elle vous amène à découvrir que vous ne pouvez pas par cette voie trouver ce que vous cherchez. Vous n’arriverez pas ainsi à la sainteté, ni à la paix par celle-ci. Mais en faisant la découverte que vous êtes sur une fausse voie, et que quand «le vouloirest avec vous», vous ne trouvez pas «le moyen d’accomplirle bien», vous serez amené, par la grâce, sachant qu’il n’y a point de bien en vous, à ce qui donne la paix, savoir à l’oeuvre de Christ,et non à votre état et à l’oeuvre de la grâce en vous. Cette oeuvre de la grâce en nous, Dieu l’opère ; mais non pour que nous la regardions comme le chemin de la paix, mais afin que par elle et en dehors de nous-mêmes, simplement et entièrement, nous regardions à l’oeuvre de Christ et à son acceptation devant Dieu. Approchez maintenant, et dites-moi : Où en êtes-vous devant Dieu ?

 — Je ne sais ; et c’est là justement ce qui m’inquiète.

 — Êtes-vous perdu ?

 — J’espère que non. Sans doute, nous sommes tous perdus par nature (comp. Éph. 2:1-3) ; mais j’espère qu’il y a une oeuvre de la grâce en moi, bien que j’en doute quelquefois.

 — Supposons que vous soyez devant Dieu maintenant, et que la question de votre position devant Lui doive être tranchée, à quoi en seriez-vous si, comme elle doit l’être en jugement, cette question devait être décidée d’après vos oeuvres ? Auriez-vous confiance ?

 — J’espère que tout irait bien. Je ne puis m’empêcher de croire qu’il y a une oeuvre de la grâce en moi ; mais je ne puis penser au jugement sans crainte.

— Moi aussi j’ai confiance qu’il y a une oeuvre de la grâce en vous, mais ce dont vous avez besoin avant tout, c’est de vous trouver dans la présence de Dieu ; et d’avoir conscience, là, que vous êtes tout simplement perdu, si Dieu entre en jugement avec vous (car si Dieu entre en jugement, il juge en justice votre état et vos oeuvres). Vous êtes pécheur, et un pécheur ne peut absolument pas subsister devant Dieu en jugement. Ce n’est pas du secoursqu’il vous faut ici, si vous êtes réellement dans la présence de Dieu, mais de la justice,et cette justice, vous ne l’avez pas encore trouvée, j’entends quant à votre foi et à votre conscience personnelle, par lesquelles et dans lesquelles elle doit être possédée. La justicepeut seule suffire devant Dieu, la justice de Dieu,car nousn’avons point de justice, et ne pouvons en trouver d’autre que celle de Dieu. Ce n’est pas non plus l’oeuvre de la grâce en nous qui produit cette justice. Elle est par la foi, par le moyen de l’oeuvre de Christ, et en lui nous la possédons ; par lui, Dieu justifie l’impie. Voyez l’histoire du fils prodigue : il y avait une oeuvre de Dieu en lui ; il rentra en lui-même ; il se vit périssant et se leva pour s’en aller vers son père. En se mettant en route, il reconnaît ses péchés, ajoutant : «Traite-moi comme l’un de tes mercenaires». Il y avait là, chez le fils prodigue, de la droiture, un sentiment de la bonté de Dieu, un sentiment du péché ; et il tirait des conclusions au sujet de ce qu’il pouvait espérer quand il rencontrerait son père : — il en est de même de vous. Le fils prodigue avait ce que le monde chrétien appelle l’humilité et une humble espérance ; il raisonnait et tirait des conclusions exactement comme vous faites, ce qui prouvait — quoi ? — c’est qu’il n’avait jamais rencontré son père. Il n’aurait pas pu raisonner sur la manière dont il serait reçu par son père, quand il le rencontrerait, s’il l’avait rencontré. La position du prodigue est celle de quelqu’un qui ne s’est jamais trouvé devant Dieu,bien que Dieu ait opéré en lui. Quand il rencontre son père, il n’est question en aucune manière pour lui d’être traité comme «un mercenaire». Il y a de sa part pleine confession de son péché ; et l’expérience qu’il a faite précédemment l’amène dans ses haillons auprès de son père, dans ses péchés (non pas les aimant,mais dansses péchés et confessant ses péchés). L’effet du travail intérieur par lequel il a passé, c’est que, maintenant, il se trouve devant Dieu, quant à sa conscience, dans ses péchés ; et c’est là tout ; et son père était à son cou, le couvrant de baisers — (la grâce régnait) — et la plus belle robe devenait son partage, Christ, la justice de Dieu, qu’aucun progrès ne lui avait procurée et dont il ne possédait rien auparavant. C’était une chose nouvelle, à lui conférée. Quand nous sommes dans la présence de Dieu, nous avons besoin de Christ, non de progrès ; de justice et de justification par lui, non d’aide ou d’amélioration. Dieu est venu à notre aide, autrement nous n’aurions pas pu nous trouver là. Il y a eu progrès, mais le progrès a été de nous amener dans la présence de Dieu, — non de juger du progrès et d’espérer à cause de ce progrès, mais de juger du péché devant Dieu, de reconnaître que Dieu ne peut point en admettre devant Lui, et de trouver Christ,notre acceptation parfaite devant lui, au lieu de nous-mêmes— Christ qui a porté nos péchés, Christ qui est notre justice, parfaite, absolue et éternelle. Ce n’est pas en regardant à nos progrès que nous trouvons la paix : si cela était, il faudrait dire : «Étant donc justifiés par l’expérience, nous avons la paix avec Dieu» ; mais la parole de Dieu parle autrement. Le vrai progrès, à cet égard, c’est que, comme des pécheurs complètement perdus, confessant nos péchés, et reconnaissant que en nous, c’est-à-dire en notre chair, il n’habite point de bien, nous soyons amenés dans la présence de Dieu, ayant ainsi la conscience que nous sommes perdus, comme fait actuel. La question n’est pas de savoir ce que nous serons, ou comment nous serons jugés être au jour du jugement, mais de reconnaître ce que nous sommes, nos péchés actuels et notre nature pécheresse qui font le vrai tourment d’une âme droite, et de recevoir Christ en lieu et place de ces choses, «la plus belle robe», au lieu de nos «haillons», alors que nous nous trouvons en la présence de Dieu dans ces haillons. Nous avons trouvé Christ et cru en lui. Il a été la propitiation pour nos péchés, les portant en son propre corps sur le bois ; et ayant Christ, il est notre justice ; Dieu a condamné le péché en la chair, lorsque Christ fut fait un sacrifice pour le péché(Rom. 8:3), et nous ne sommes pas «dans la chair», mais «en Christ». Au lieu d’Adam et de ses péchés, c’est-à-dire de nous-mêmes, nous avons Christ et la valeur de son oeuvre. — Ce que je viens de dire est vrai de quiconque croit en Christ et vient à Dieu par lui. Si nous étions aussi simples que l’Écriture, nous verrions cela en un instant ; mais nous ne sommes pas simples, et il faut que nous soyons guéris de la propre justice de nos coeurs, et que, comme des pécheurs devant Dieu, nous découvrions que Dieu, dans son amour, s’est occupé de la question de nos péchés et de notre mauvaise nature ; qu’il a anticipé le jour du jugement, et réglé la question du péché pour tous ceux qui viennent à lui par Christ, «une fois pour toutes»,et «pour toujours»sur la croix (comp. Héb. 9:26 ; 10:1-18) ; qu’il a jugé les péchés pour lesquels j’aurais eu à répondre au jour du jugement, et les a jugés en les ôtant selon sajustice, et que là, la forme la plus complète de notre péché en la chair contre Dieu, c’est-à-dire notre inimitié contre lui, a rencontré Dieu occupé du péché, en grâce pour nous, mais en jugement contre le péché. Le péché et Dieu se sont rencontrés à la croix quand Christ a été fait péché pour nous ; et par la mort de Christ, nous sommes morts au péché et sommes le fruit du travail de son âme devant Dieu. Il porta les péchés de plusieurs, et apparut pour ôter le péché ; il a glorifié Dieu à l’égard du péché en justice dans cette heure solennelle. Il pritsur lui ce que moi j’avais mérité ;et moi je reçois le fruit de ce que lui a fait.Pratiquement, je viens à Dieu comme Abel, avec ce sacrifice dans ma main (Héb. 11:4) ; Dieu est obligé d’en reconnaître la valeur ; j’ai de sa part le témoignage que je suis juste : le témoignage est rendu à mes dons ; je suis reçu selon la valeur du sacrifice de Christ,devant Dieu. M’approcher avec ce sacrifice, c’est me confesser justement exclu en moi-même, non pas amélioré dans mon état ; je viens à Dieu avec Christ dans ma main, pour ainsi dire, avec Christ mon agneau immolé ; et le témoignage est rendu à mon don.Dieu regarde au sacrifice quand je m’approche ainsi par Christ ; il ne regarde pas à ce que je suis, moi ; quand je viens à lui par ce chemin, je confesse que je suis un pécheur et rien qu’un pécheur, exclu de la présence de Dieu par tout ce que je suis personnellement.

— Mais ne faut-il pas que j’accepte Christ ?

— Mais plutôt, voyez comme le moi se glisse à travers les témoignages les plus précieux des voies de Dieu envers nous en grâce. Je dis : Voici Christ de la part de Dieu pour vous, — l’Agneau de Dieu ; et vous répondez : «Mais ne faut-il pas que moi je...  ?» Votre réponse ne m’étonne pas, et aussi ce n’est pas un reproche que je vous fais ici. La nature humaine est ainsi faite, ma nature dans la chair : en «moi», il n’ya point de bien.Mais, dites-moi, ne seriez-vous pas heureux d’avoir Christ ?

 — Assurément.

 — Alors la vraie question pour vous n’est pas de savoir si vous l’acceptez, mais si Dieu vous l’a réellement présenté et la vie éternelle en lui. Une âme simple dirait : «Je l’accepte», trop reconnaissante de le posséder ! Si vous aviez grièvement offensé quelqu’un, et qu’un ami cherche à lui offrir satisfaction pour vous, quelle est la personne qui devrait accepter la satisfaction ?

 — La personne offensée, naturellement.

 — Sans doute ! Et qui a été offensé par vos péchés ?

 — C’est Dieu,cela va sans dire.

 — Et qui est-ce qui doit accepter la satisfaction ?

 — C’est Dieuaussi.

 — C’est cela. Et croyez-vous que Dieu l’ait acceptée ?

 — Sans aucun doute, je le crois.

 — Et qu’il est ...  ?

 — Satisfait !

 —Et vous, êtes-vous satisfait ?

 — Oh ! je vois maintenant. Christ a fait l’oeuvre tout entière, et Dieu l’a acceptée, et il ne peut plus y avoir de question quant à ma culpabilité ou à ma justice. Christ est, pour moi, ma justice devant Dieu. C’est merveilleux, et pourtant si simple ! Mais pourquoi ne le voyais-je pas ? Que j’étais aveugle !

— La foi en l’oeuvre de Christ, ce n’est pas notre acceptation de cette oeuvre, quelque joyeuse qu’elle soit : c’est la foi que Dieua accepté l’oeuvre. Vous n’avez pas besoin de chercher maintenant à savoir si vous croyez. L’objet est devant votre âme ; il est vu par elle : ce que Dieu a révélé est connu en le voyant ainsi par la foi. Vous êtes sûr de cela, non de votre propre état, tout comme vous voyez la lampe devant vous et vous le savez, non parce que vous connaissez l’état de votre oeil ; mais vous connaissez l’état de votre oeil en voyant la lampe. Mais vous dites : que j’étais aveugle ! Il en est toujours ainsi. — Or permettez-moi de vous demander ce que vous cherchiez, Christ, ou de la sainteté en vous-même et un meilleur état d’âme.

 — De la sainteté et un meilleur état d’âme.

 — Rien d’étonnant alors que vous n’ayez pas vu Christ. Or, c’est ici ce que Dieu appelle «se soumettre à la justice de Dieu», trouver une justice qui n’est ni de nous, ni en nous-mêmes, mais trouver Christ devant Dieu, notre volonté orgueilleuse se soumettant, par la grâce, à être sauvée par ce qui n’est ni de nous, ni en nous-mêmes. C’est Christ au lieu du moi, Christ au lieu de notre position dans la chair. Si vous aviez trouvé la paix de la manière dont vous la cherchiez, de qui auriez-vous été satisfait ?

 — De moi-même.

 — Précisément. Et qu’est-ce que cela aurait été ? Rien de réel, assurément, si ce n’est exclure Christ sauf comme un aide — exclure Christ comme justice et comme paix. — Et comme une âme droite, vraiment enseignée de Dieu, ne peut être satisfaite d’elle-même, elle reste pendant des années peut-être (bien que se confiant dans l’amour, si elle marche avec Dieu) sans paix jusqu’à ce qu’elle se soumette à la justice de Dieu. — Remarquez maintenant un autre point : car l’âme en paix avec Dieu peut désormais contempler Christ pour apprendre. Non seulement Christ a porté nos péchés, est mort au péché, et a terminé toute l’histoire du vieil homme dans la mort pour ceux qui croient, ceux-ci ayant été crucifiés avec lui ; mais Christ a glorifié Dieu dans cette oeuvre (Jean 12:28 ; 17:4, 5), et il a ainsi obtenu une place pour l’homme dans la gloire de Dieu ; et une place d’acceptation présente positive, selon la nature et la faveur de Dieu qu’il a glorifié : c’est là notre place devant Dieu. Non seulement le vieil homme et ses péchés sont ôtés de devant Dieu, mais nous sommes en Christ devant Dieu ; et de cela nous avons la conscience par le Saint Esprit qui nous a été donné (Jean 14:20). Nous sommes, acceptés dans le Bien-aimé ; la faveur de Dieu repose sur nous comme sur lui. Ainsi aussi, il demeure en nous ; et ceci conduit à la vraie sainteté pratique. Nous sommes sanctifiés, mis à part pour Dieu par son sang ; mais nous le sommes en possédant sa vie en lui-même comme notre vie ; et le Saint Esprit et ces choses, ou lui-même, si vous voulez, deviennent la mesure de notre marche et de notre relation avec Dieu. Nous ne sommes pas à nous-mêmes, mais nous sommes achetés à prix, et rien d’incompatible avec le sang de Christ et la valeur et la puissance de ce sang dans nos coeurs ne sied à un chrétien. L’Ancien Testament déjà nous le montre dans des figures d’une grande beauté. Quand un lépreux avait été rendu net, non seulement un sacrifice était offert, mais le sang était mis sur le lobe de son oreille, sur son pouce et sur son gros orteil (Lév. 14:14). Chaque pensée, chaque acte, tout ce qui dans notre marche ne peut supporter l’épreuve de ce sang, est exclu des pensées et de la marche du chrétien. Combien celui-ci est content d’être affranchi de ce monde et du corps du péché, pratiquement, et d’avoir ce sang précieux pour motif, mesure et garantie de cet affranchissement ; combien il est heureux de ce que tout ce qui attriste le Saint Esprit de Dieu, par lequel nous sommes scellés quand il a été ainsi fait aspersion de son sang sur nous ne convienne pas à un chrétien, puisque cet Esprit habite en lui. Et ce sang précieux et l’amour que Christ montra en le versant, deviennent le motif, et le Saint Esprit la puissance de dévouement et d’amour pour ceux qui marchent comme Christ a marché. Si nous sommes en Christ, Christ est en nous ; et nous le savons par le Consolateur qui a été donné (Jean 14) ; et nous sommes l’épître de Christ dans ce monde : la vie de Jésus doit être manifestée dans notre corps mortel (2 Cor. 3:2, 3 ; 4:10).

— Votre mesure est bien élevée !

 — C’est simplement celle que donne l’Écriture : «Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché» (1 Jean 2:6). Dieu lui-même est placé devant nous comme le modèle que nous avons à suivre, Christ étant l’expression de ce qui est divin, dans un homme. «Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l’amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur» (Éph. 5:1, 2). Et il n’y a pas de limite ici : «Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie pour nous ; et nous, nous devons laisser nos vies pour les frères» (1 Jean 3:16). — «Maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière» (Éph. 5:8). Mais vous remarquerez qu’il n’y a rien de légal ici, rien par quoi nour cherchions à nous mettre en règle avec Dieu. Beaucoup de gens pensent que la pleine grâce et l’assurance nous laissent libres d’agir comme bon nous semble ; que, si nous sommes complètement sauvés, les motifs même pour agir font défaut et qu’il n’y a plus besoin d’oeuvres quelconques. C’est là un principe affreux. N’avons-nous donc pas d’autre motif pour agir que celui «d’obtenir le salut», n’avons-nous rien qu’un joug légal et des obligations légales ? Une fois sauvés, tout motif d’action aurait disparu ! Les anges n’ont-ils point de motifs d’action ? Nous ne ferions pas pareille méprise dans les affaires humaines. Que penseriez-vous du sens de quelqu’un qui vous dirait que les enfants d’un homme n’ont pas de devoirs envers lui par la raison qu’ils sont certainement et toujours ses enfants ? — N’est-il pas vrai, au contraire, qu’ils ont certainement et toujours des devoirs envers lui, parce qu’ils sont certainement et toujours ses enfants, et que, s’ils ne l’étaient pas, les devoirs cesseraient ?

— Assurément ! mais je n’y avais jamais pensé. Vous ne voulez pas dire pourtant que nous ne soyons sous aucune obligation avant d’être les enfants de Dieu.

— Non, mais nous n’étions pas sous cette obligation-là ; vous ne pouvez pas être sous l’obligation de vivre comme un chrétien jusqu’à ce que vous soyez devenu chrétien. Nous étions sous l’obligation de vivre comme des hommes devraient vivre, comme des hommes dans la chair devant Dieu : c’est de cela que la loi était la parfaite mesure. Mais, sur ce terrain, nous étions entièrement perdus, comme nous l’avons vu. — Maintenant nous sommes complètement sauvés, nous qui, par la grâce, croyons ; et nous sommes tous enfants de Dieu par la foi dans le Christ Jésus (comp. Gal. 3:26) : nos devoirs sont les devoirs des enfants de Dieu. Les devoirs et les affections légitimes découlent toujours des relations dans lesquelles nous nous trouvons, et la conscience de la relation est le principe et le caractère du devoir, — quoique notre oubli de la relation ne change pas l’obligation. L’Écriture parle toujours ainsi : «Soyez... imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants».«Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés,d’entrailles de miséricorde» (Col. 3:12). Les affections et les devoirs légitimes découlent de la position que nous occupons déjà, et ne sont jamais le moyen d’y arriver. Nous jouissons de la position quand nous y marchons ; ou plutôt nous jouissons de la lumière et de la faveur de Dieu, de la communion avec lui dans la position qui est devenue notre partage. — Mais, notez-le bien, les manques de fidélité n’amènent pas à douter de la relation ; mais, parce que nous sommes dans la relation, ils nous amènent à nous juger nous-mêmes pour le manque d’accord qu’il y a entre notre marche et cette relation.

Publié dans ETUDES BIBLIQUES

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article