Symptômes de la dépression majeure

Publié le par Florymawit

Nous allons nous appuyer sur la définition médicale de la dépression, qui se réfère à une certaine liste de symptômes, ceci indépendamment des causes qui ont amené l’état dépressif nous aborderons les causes de la dépression dans un paragraphe suivant.

On ne parlera de dépression majeure que si certains symptômes, contrastant avec le fonctionnement habituel de la personne, sont constatés pendant une durée au minimum de 15 jours ; de plus, parmi ces symptômes, on doit trouver au moins l’un des deux suivants :

- humeur dépressive quasi-permanente : tristesse, abattement, repli sur soi, pessimisme, sentiment d’être abandonné par Dieu (Psaumes 42:6 ; Job 23:3 ; Job 23:8-9)

Remarque : chez l’enfant ou l’adolescent, une humeur dépressive peut se traduire par de l’irritabilité.

- perte d’intérêt ou de plaisir pratiquement pour toute activité (Job 10:1)

Face à l’un de ces deux signaux d’alarmes, ou aux deux à la fois, on va regarder si l’on trouve des symptômes supplémentaires dans la liste suivante :

- troubles de l’appétit (diminution ou augmentation) avec perte ou gain de poids. (Psaumes 42:4 ; Job 3:24)

- troubles du sommeil (diminution ou augmentation). (Job 7:4)

- agitation ou ralentissement, léthargie. (Psaumes 38:7)

- fatigue, perte d’énergie pratiquement en permanence. (Psaumes 38:9)

- sentiment de dévalorisation, de fausse culpabilité. (Job 13:25-27)

- difficultés pour se concentrer ou prendre une décision.

- pensées de mort (Job 17:13-14 ; Job 3.20 ; 1 Rois 19:4 ; Nombres 11:14-15)

Souvent présentes chez une personne dépressive, les pensées de mort peuvent beaucoup varier en intensité. Par exemple, certaines personnes vont seulement désirer s’endormir et ne plus se réveiller tandis que d’autres iront jusqu’à planifier précisément un suicide ou même passer à l’acte. On estime à 60 % la proportion de personnes dépressives qui auront des pensées morbides, à 15 % la proportion de celles qui auront des pensées suicidaires.

On trouvera dans l’Annexe 2 des conseils sur l’attitude à tenir avec une personne suicidaire.

On ne parle de dépression majeure que si au moins 5 des symptômes soulignés précédemment sont constatés. Il y a encore d’autres critères à vérifier et seul un professionnel de la santé est habilité à diagnostiquer une dépression majeure.

En cas de suspicion de dépression majeure, il faut alors consulter un médecin qui pourra évaluer la situation avec plus de précision. Laissons tomber nos préjugés (par exemple sur les médicaments, ce dont nous reparlerons plus loin) et n’ayons pas peur de réclamer de l’aide ! Un regard médical est particulièrement indiqué lorsqu’il s’agit d’un enfant ou d’un adolescent car les signes de dépression sont dans ce cas plus subtils à repérer.

Signalons encore d’autres symptômes qui sont souvent présents, même s’ils ne font pas partie des critères pour reconnaître la dépression majeure : tendance à pleurer, à broyer du noir, à ruminer des pensées sombres, anxiété, phobies, préoccupation excessive pour la santé physique, douleurs (par exemple dans les articulations ou le ventre, maux de tête, etc.), difficultés sexuelles.
« Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée; » (Psaumes 32:3)

Autres types de dépression

Bien que nous nous soyons concentrés sur la dépression majeure, sachons que la dépression peut revêtir d’autres formes.

Je vais être assez bref sur ce point pour ne pas allonger cet exposé un peu technique. Néanmoins, vous pourrez trouver des précisions dans les annexes.

- la maniaco-dépression.

Nous avons tous des hauts et des bas ; cependant, chez la personne maniaco-dépressive, les hauts sont très hauts et les bas très bas ! Son humeur va osciller dans le temps entre un pôle haut et un pôle bas ; c’est pourquoi on parle encore de maladie bipolaire. Le pôle haut, appelé phase maniaque, est caractérisé par une euphorie et une hyperactivité (comportement mégalomaniaque) ; le pôle bas est une phase dépressive.

 

- la dysthymie (du grec : difficulté de l’âme).

Alors que la dépression majeure se présente sous forme d’un ou plusieurs épisodes dépressifs majeurs tranchant avec le comportement habituel de la personne, la dysthymie est caractérisée par des symptômes moins sévères mais qui perdurent pendant plusieurs années. Les critères de dysthymie sont présentés en détail dans l’Annexe 1.

 

-la dépression psychotique.

C’est une forme particulièrement sérieuse de dépression, elle relève de la maladie mentale. La personne perd le contact avec la réalité (délire, hallucinations). Ne vivant plus dans le même monde que nous, la personne peut avoir des comportements causant de véritables tragédies, ce que l’on cherchera à éviter par l’hospitalisation.

Nous avons souligné à plusieurs reprises la nécessité d’un avis médical. Pour les raisons qui ont été décrites à propos du déni, ou encore par peur des effets secondaires des médicaments (nous parlerons des antidépresseurs une prochaine fois), certains chrétiens vont prendre prétexte de la foi pour éviter d’aller consulter un médecin : il est important qu’ils examinent leurs réelles motivations. Rappelons d’ailleurs qu’il n’y pas d’opposition entre foi et médecine : l’évangéliste Luc était médecin, ce qui transparaît d’ailleurs dans son évangile, où il rapporte les guérisons opérées par Jésus avec une précision particulière.

« Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. » (Colossiens 4:14 )

Certains chrétiens sont des professionnels de la santé psychologique.

Demander de l’aide réclame certes un peu d’humilité mais il n’y a vraiment aucune gloire à « ramer » seul dans son coin et à risquer ainsi que le mal s’aggrave ou se prolonge.

 Annexe 1 : critères de la dysthymie

    A) Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, plus d’un jour sur deux pendant au moins 2 ans. Chez les enfants et les adolescents, il peut s’agir d’une humeur irritable et la durée doit être d’au moins 1 an.

    B) Quand la personne est déprimée, elle présente au moins 2 des symptômes suivants :

trouble de l’appétit (diminution ou augmentation)

trouble du sommeil (diminution ou augmentation)

baisse d’énergie ou fatigue

faible estime de soi

difficultés de concentration ou difficultés à prendre des décisions

perte d’espoir

 

    C) Au cours de la période de 2 ans (1an pour les adolescents) de perturbation de l’humeur, la personne n’a jamais eu de périodes de plus de 2 mos consécutifs sans présenter les symptômes des critères A et B.

    D) La perturbation de l’humeur n’est pas mieux expliquée par un trouble dépressif majeur qui deviendrait chronique ou serait en rémission partielle. Il n’y a jamais eu d’épisodes maniaques ou hypomaniaques. La perturbation ne survient pas uniquement au cours de l’évolution d’un trouble psychotique chronique. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques directs d’une substance (par exemple une substance donnant lieu à un abus, un médicament) ou d’une affection médicale générale (par exemple hypothyroïdie). Les symptômes induisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

Annexe 2 : les risque de suicide

Voici 10 signes qui peuvent alerter sur un risque de suicide chez la personne :

elle est profondément désespérée, anxieuse, agitée ou insomniaque.

 elle a déjà fait une tentative de suicide dans un passé proche ou lointain.

elle a évoqué cette éventualité récemment. Sur 10 personnes qui se suicident, 8 avaient annoncé plus ou moins clairement leur projet.

il y a eu des suicides dans sa famille ou son entourage

elle a une maladie de longue durée ou incurable

elle a subi de nombreuses épreuves ces derniers mois

elle a un comportement autodestructeur chronique (alcool, drogue)

elle vit seul et a peu de contacts sociaux

elle a de graves soucis d’emploi, d’argent (pour les hommes) ou affectifs (pour les femmes)

elle montre un calme inhabituel après un temps d’agitation, ce qui pourrait indiquer qu’elle a décidé de passer à l’acte.

 

 

Section 2 : Les causes de la dépression majeure

Qu’est-ce qui cause une dépression majeure ? Précisons tout de suite que, dans l’état actuel des connaissances, nul ne peut prétendre apporter une réponse complète à cette question : la dépression est un phénomène complexe dans lequel peuvent intervenir une multitude de facteurs.

En particulier, c’est une erreur de donner à la dépression une explication uniquement et systématiquement spirituelle ; certains croyants, animés par cette idée fausse, ont parfois commis de graves maladresses, par exemple en affirmant que derrière la dépression se cachait certainement un péché non confessé.

Idée fausse n° 4 : « La dépression est un problème purement spirituel. »
Tout ramener au domaine spirituel revient à confondre les êtres humains avec de purs esprits, ce que nous ne sommes pas ! 1 Thessalonicines 5.23 montre qu’au contraire, Dieu sait bien de quoi nous sommes faits et s’intéresse à notre personne tout entière et pas seulement à notre esprit.

La réalité est que la maladie dépressive concerne tous les aspects de la personne humaine, esprit, âme et corps. On la considère aujourd’hui comme résultant de différents facteurs qui agissent conjointement. Parmi eux, on trouve des facteurs spirituels, psychologiques, sociaux et physiques (biologiques). Tous ces facteurs sont en mutuelle interaction ; par exemple, le Dr Michael Spevack (dans la préface du livre ‘Etre bien dans sa peau’) souligne le lien entre les facteurs biologiques liés au fonctionnement du cerveau et les autres facteurs:

« On sait maintenant qu’il s’agit d’un cercle vicieux où chaque facteur influence et aggrave l’autre : les pensées négatives ont pour effet d’abaisser l’humeur, ce qui entraîne fort probablement un certain déséquilibre dans la chimie du cerveau. En s’attaquant au traitement de l’un ou l’autre de ces facteurs, on peut aider les gens à se sentir mieux. »

 

I. Les Facteurs spirituels

Psaume 32/ 1-7

Nous reconnaissons dans ce texte plusieurs symptômes de dépression : humeur dépressive (Je gémissais toute la journée), fatigue, perte d’énergie (Ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été). On peut également se souvenir que la dépression cause parfois certaines douleurs que l’on n’arrive pas à expliquer directement par des raisons physiques (mes os se consumaient) et qu’elle empoisonne non seulement les jours mais aussi les nuits de celui qui en souffre (nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi).

Nous constatons que la cause de cette dépression était de nature spirituelle : le psalmiste avait commis une faute et il avait besoin de la confesser à Dieu. Parce qu’il ne reconnaissait pas ce péché, il était en proie à des symptômes dépressifs :

« Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée; » (Psaumes 32:3)

En revanche, dès qu’il avoua sa faute à Dieu, il reçut un plein pardon et fut guéri de ses maux : « Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité; J'ai dit, J'avouerai mes transgressions à l'Eternel! Et tu as effacé la peine de mon péché » (Psaumes 32:5)
« Heureux celui à qui la transgression est remise, A qui le péché est pardonné ! » (Psaumes 32:1)

Le psaume 32 portant l’en-tête « De David », on peut penser (mais ce n’est pas certain) qu’il se rapporte aux circonstances qui nous sont relatées dans 2 Samuel chapitres 11 et 12 : David avait eu une relation adultère avec Bath-Schéba puis, dans ses efforts pour masquer sa faute, il en était arrivé au « crime » contre Urie, le mari de Bath-Schéba. Notons qu’au moins 9 mois s’étaient écoulés entre les faits et le moment où David reconnut son péché en présence de Nathan le prophète puisque dans l’intervalle, l’enfant conçu lors de la liaison avec Bath-Schéba était né : ce temps pourrait correspondre à l’expression « Tant que je me suis tu ».

Quoi qu’il en soit, il est certain que le psaume 32 correspondait à une situation de culpabilité réelle : une faute avait été commise. Précisons de suite l’importance de distinguer ce genre de situation de celle où la personne souffre de fausse culpabilité : le problème ne devra pas alors être abordé de la même façon, nous y reviendrons plus loin.

Une situation de culpabilité réelle peut éventuellement engendrer une dépression lorsque la personne, au lieu de saisir le pardon que Dieu lui offre par la foi en Jésus-Christ, préfère nier sa faute, la cacher ou encore continuer à la pratiquer, autrement dit préfère rester dans les ténèbres (du déni, de la dissimulation ou de la pratique du péché) plutôt que de venir à la lumière de la vérité (Jean 3:18-19)

Une dépression provenant d’une culpabilité réelle trouvera donc son remède dans l’humble et honnête reconnaissance des faits ainsi que la confession et l’abandon de la faute à Dieu, qui nous accorde un plein pardon en Jésus-Christ : (1 Jean 1:9 ; 1 Jean 1:7)

Insistons maintenant sur le fait que, s’il est vrai que certaines dépressions proviennent d’une réelle culpabilité, c’est loin d’être l’explication unique. Ne tombons donc surtout pas dans l’Idée fausse n° 5 : « Si une personne est dépressive, c’est qu’elle a péché. »

S’il y avait un rapport aussi direct entre le péché et la dépression, l’humanité entière serait dépressive car nous sommes tous pécheurs !

Il serait très malvenu d’accueillir une personne qui souffre de dépression en la soupçonnant d’avoir un péché secret ! Souvenons-nous que les personnes dépressives sont fréquemment confrontées aux sentiments suivants :

- peur d’être rejetée, jugée.

- honte (l’individu se sent affecté par la dépression dans sa personne même, son être, il n’est plus comme d’habitude).

- fausse culpabilité (la personne dépressive culpabilise parce qu’elle ne sent plus capable de faire ce qu’elle faisait auparavant)

Ces sentiments ne seront qu’aggravés si la personne se trouve être victime de mauvais soupçons !

Un autre type de cause spirituelle de dépression apparaît dans le livre de Job : de toute évidence, le diable s’est mêlé de cette histoire. (Job 1:9-12)

En pratiquant l’occultisme, certaines personnes se sont exposées elles-mêmes à des activités démoniaques. Or l’intention du diable est toujours de détruire, jamais de faire du bien !
(Jean 10:10)

Parmi les conséquences destructrices d’une exposition à des influences occultes, on peut trouver la dépression. La personne a alors besoin de cesser toute pratique occulte et d’être délivrée par l’autorité suprême de Jésus-Christ : (Ephésiens 1:20-23)

Là encore, si ce cas de figure est possible, il est loin d’être systématique.

Idée fausse n° 6 : « Si une personne est dépressive, c’est qu’elle est démonisée. »

Par exemple, si vous accueillez un chrétien souffrant de dépression en lui proposant de l’exorciser, vous commettez :

- une erreur psychologique : il est déjà en proie à des émotions douloureuses, il est inutile d’en rajouter en le terrifiant,

- une erreur théologique : un chrétien ayant le Saint-Esprit en lui, aucun démon ne peut venir cohabiter. (1 Jean 4:4)

Nous aborderons plus tard un autre aspect spirituel qui fera cette fois-ci partie des obstacles à la guérison : il s’agit de l’orgueil.

Un autre type de cause spirituelle apparaît avec ce que l’on appelle la réaction post-bénédiction. C’est une réaction caractéristique survenant après une bénédiction spirituelle.

Elie par exemple, subit une réaction profonde suite à son triomphe du Mont Carmel (1 Rois 19)

Abraham connut la même expérience (Genèse 15)

 

II. Facteurs biologiques

- Maladies 
Certaines personnes va connaître la dépression en réaction secondaire à une maladie ou à une difficulté physique sérieuse.

- Prédisposition génétique :

Les études qui sont menées depuis une soixantaine d’années tendent à prouver que certaines personnes vont présenter une vulnérabilité particulière à la dépression à cause de l’hérédité. Autrement dit, leur patrimoine génétique, hérité de leurs parents, va leur causer une certaine prédisposition à connaître des problèmes dépressifs. Notons bien que nous parlons là d’un problème purement physique, à distinguer de l’influence psychologique que peut avoir sur un enfant un environnement familial dépressif.

Pour ne pas mélanger les deux, les études ont porté par exemple sur des jumeaux qui ont été adoptés par des familles différentes : ainsi, ils ont la génétique en commun mais pas l’environnement familial, de sorte que l’on ne mélange pas l’influence d’un facteur biologique avec celle d’un facteur psychologique.

- Déséquilibres hormonaux :

Si l’on a tendance à se regarder un peu comme un pur esprit, cela peut paraître difficile à accepter mais notre humeur est influencée par des facteurs aussi terre à terre que les taux de certaines hormones dans notre corps. Ceux qui ont souffert d’hypothyroïdie ou d’un autre déséquilibre endocrinien le savent bien. Sans parler de ces maladies, les dames, dont l’organisme a un fonctionnement cyclique, expérimentent régulièrement l’influence de leurs hormones sur leur vie : c’est ce qu’on appelle le syndrome prémenstruel.

- Fatigue, épuisement :

Une mauvaise condition physique peut être un facteur contribuant à l’apparition de la maladie dépressive.

Il arrive également que certaines personnes se surmènent sur le plan physique ou psychologique à un tel point qu’elles sombrent dans un état d’épuisement profond, caractérisé par une perte progressive d’efficacité, d’idéalisme et de raison de vivre. Dans un tel cas, on parlera de ‘burn out’ plutôt que de dépression. Ce terme, employé par le spécialiste américain H.J.Freudenberger à propos des personnes qui se sont épuisées sur le plan professionnel, fait référence à une sorte d’incendie intérieur : même si cela ne se voit pas immédiatement à l’extérieur, la personne est ravagée intérieurement, vidée de ses ressources et n’a plus la capacité de continuer. De telles personnes vont nécessiter des soins particuliers, incluant un repos impératif.

- Perturbations de la neurotransmission :

Même si de façon symbolique, nous associons couramment nos émotions avec notre cœur (on dit « j’ai le cœur lourd » ou « j’ai pris à cœur de faire cela » ou « il a un cœur d’or », on représente le sentiment amoureux par de petits cœurs, etc.), nous savons aujourd’hui que leur véritable localisation est plutôt dans le cerveau.

En effet, il existe dans notre cerveau certaines structures particulières, dans lesquelles résident les centres de la douleur et les centres du plaisir, qui contrôlent notre façon d’exprimer nos sentiments et nos émotions ; pour désigner ces structures, on peut donc parler de « cerveau de l’émotion ».
Pour qu’il fonctionne bien, il faut que toutes sortes d’informations transitent par notre cerveau de l’émotion. Certaines cellules de notre cerveau, appelées neurones, sont chargées de la transmission de ces informations ; elles forment une espèce de gigantesque réseau électrique car les informations circulent dans notre cerveau sous la forme de signaux électriques, qui passent donc de neurone en neurone.

Comme on a déjà pu le constater lors de certaines tempêtes, lorsqu’un câble électrique est coupé, la transmission est interrompue et l’électricité produite par EDF ne peut plus arriver à destination (par exemple dans votre maison), ce qui occasionne certains inconvénients. De même, lorsque la transmission d’un neurone à l’autre ne se fait plus bien, votre cerveau de l’émotion se retrouve en difficulté.

Sans vouloir être trop technique, je voudrais encore préciser que cette transmission d’un signal électrique d’un neurone à l’autre fait en réalité intervenir un phénomène chimique, selon le schéma suivant :

Entre le neurone 1 et le neurone 2, il y a un petit espace que le signal électrique ne peut franchir tout seul ; c’est là qu’interviennent certains éléments chimiques appelés neurotransmetteurs. Lorsque le signal électrique arrive à l’extrémité du neurone 1, celui-ci va se mettre à déverser de tels éléments chimiques dans l’espace qui le sépare du neurone 2 ; lorsque ces neurotransmetteurs vont toucher la surface du neurone 2, ils vont venir s’y coller, ce qui va déclencher un nouveau signal électrique qui traversera le neurone 2.

En résumé, les neurotransmetteurs sont des messagers chimiques qui vont permettre au signal électrique de voyager correctement de neurone en neurone et ainsi d’arriver à bon port, c’est-à-dire d’activer le cerveau de l’émotion.

Dans les facteurs biologiques de dépression, on rencontre deux problèmes concernant les neurotransmetteurs :


- soit le neurone 1, après avoir déversé ces messagers chimiques, va les ‘recapturer’ avant qu’ils n’aient atteint le neurone 2,

- soit la surface du neurone 2 est devenue insensible de sorte que, lorsque les neurotransmetteurs l’atteignent, cela ne produit pas de signal électrique.

Dans les deux cas, le signal n’est pas transmis correctement, ce qui va engendrer des troubles de fonctionnement du cerveau de l’émotion.

Depuis l’an 1957, on a découvert différentes molécules qui corrigent ces problèmes de neurotransmission : elles forment la classe des médicaments dits antidépresseurs. Comme ce sujet des antidépresseurs provoque en général un mouvement de recul ou même une levée de boucliers, nous y reviendrons plus en détail lorsque nous aborderons les facteurs de guérison.

III. Les facteurs psychologiques

Rappelons que la dépression est un phénomène complexe dans lequel peuvent intervenir simultanément plusieurs facteurs, qui sont de plus en interaction les uns avec les autres. Nous avons déjà examiné certains facteurs spirituels ou biologiques de dépression, nous abordons maintenant la question des facteurs psychologiques. Il s’agit bien d’aborder cette question car nul ne peut prétendre en avoir fait le tour. Néanmoins, au cours de leurs observations et de leurs entretiens avec leurs patients, les spécialistes ont pu dégager un certain nombre de facteurs qui se retrouvent chez de nombreux malades dépressifs et nous allons maintenant en présenter quelques-uns.

Accumulation de stress

Voici une définition de l’encyclopédie Hachette 2000 :

stress n. masc. (mot angl. «tension».). Terme désignant à la fois les agressions physiques et psychologiques que peut subir un organisme, et les réactions biologiques qu'elles suscitent dans cet organisme.

Les événements auxquels nous faisons face dans la vie produisent des réactions dans notre organisme. Nous comprenons tous qu’un événement malheureux comme un accident de voiture ou une difficulté financière constitue une forme d’agression qui va produire une certaine tension chez la personne qui la vit. Il est plus surprenant de constater que certains événements heureux peuvent également engendrer une certaine dose de stress : ainsi en est-il d’une promotion professionnelle ou encore de la naissance d’un enfant, si désiré soit-il. Le point commun de tous ces événements est qu’ils provoquent un changement dans la vie de la personne, ce qui va exiger d’elle un effort d’adaptation, donc un certain stress.

Une difficulté peut apparaître lorsque les événements stressants s’accumulent à un rythme auquel la personne n’arrive plus à s’adapter : il peut alors y avoir des conséquences cardiaques ou un problème dépressif.

C’est ce qui est arrivé à Job qui, d’un coup, a perdu tous ses fils et ses filles, ses serviteurs, ainsi que la richesse constituée par ses troupeaux. Puis quelque temps plus tard il a été frappé d’une maladie terriblement éprouvante (Job 2:7-8)

Publié dans Enseignements

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